America[s]

Après « Alabama 1963 » que j’avais adoré, je découvre aujourd’hui « america[s] », le second roman de Ludovic Manchette et Christian Niemiec. D’un registre fort différent, les auteurs nous emmènent ici dans un voyage initiatique longeant la Route 66.

J’ai 14 ans, ou 16, ou 13, ou moins, selon les gens que je croise.
Je m’appelle Amy, ou Donna, ou Carol, ou Jane, là aussi, selon les personnes que je rencontre.
Je suis partie de chez mes vieux.
Je n’en pouvais plus de leur vie de misère et puis de toute façon, je leur manquerais même pas.
J’ai pris quelques affaires, mon argent de poche pour le bus et en route.
Où je vais ?
Rejoindre ma soeur, Bonnie. Elle est partie ça fait un bail et n’a pas donné de nouvelles, mais moi, je sais où elle est.
Adieu Philadelphie, bonjour Los Angeles.
Vous affolez pas, y a juste l’Amérique à traverser, ça va l’faire.

Ah, l’innocence de la jeunesse…
On est au début des années 70, un monde que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Un vent de liberté flotte sur une Amérique empêtrée dans la guerre du Vietnam et dans une affaire qui peut coûter son trône à son Président.
On y plonge avec délice avec l’insouciance d’une héroïne attachante.
C’est elle qui raconte son périple, avec ses mots à elle, son regard juvénile, son analyse parfois loufoque, ses mensonges.
Ses rencontres vont l’enrichir, sans doute la construire, elle va grandir, découvrir les multiples facettes du monde qui l’entoure.
Les joies, les peines, les trahisons, la violence, l’amitié, l’amour, la misère ou le luxe.
Sous la plume de ce duo, le lecteur voyage au travers des États et fait, en même temps que le personnage principal, des rencontres inattendues.

J’ai adoré cette balade, parce que dans le monde de fous dans lequel on vit, ce genre de lecture est une énorme bouffée d’oxygène.

Que c’est bon de partir ! Que c’est bon d’avoir partager ce voyage avec toi, Amy ! Je vais me souvenir de ces rencontres cocasses, émouvantes, singulières, exceptionnelles, musicales, les faire revenir à chaque fois, au delà d’un arc-en-ciel, sur un air de Summertime, juste comme ça, pour le plaisir !

« Va là où tu es aimée… »

« Il faut surtout pas suivre les chemins tout tracés. C’est le meilleur moyen d’aller nulle part!»

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